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Chapitre 4 : les débuts de la vie à deux
Ma Cassandra était une musicienne. Et pour cause, son aspiration était de devenir un génie de la musique. Si elle connaissait un peu de guitare et de piano, son instrument de prédilection restait le violon. Ses mélodies ne demandaient qu'à être travaillées, mais elles rythmaient déjà ma vie quotidienne.
Ma vie quotidienne était d'ailleurs de plus en plus tournée vers la réussite de mon aspiration. L'âge adulte arrivait à grand pas et je n'avais même pas atteint mes premiers objectifs !
Même si j'avais désormais un semblant de maison, les gens continuaient de me railler. J'en eus la preuve au parc, avec cette femme qui prit un malin plaisir à me provoquer.
Cassandra, quant à elle, avait décidé de vivre de sa passion en jouant du violon. Je dois dire que, même si ses fans n'étaient pas nombreux, nos concitoyens lui donnaient volontiers quelques petits pourboires qui venaient renflouer notre trésorerie.
Je profitais également de cette balade au parc pour m'entraîner aux échecs et ainsi gagner en pouvoir de réflexion et en logique. C'était la condition sine qua none pour mon aspiration. Et grâce à une illustre inconnue qui s'opposa à moi au cours d'une partie acharnée, cela fut chose faite ! J'avais atteint mes premiers objectifs ! (lire 4 livre/avoir 4 en logique)
Alors que la nuit tombait, nous passâmes un moment ensemble autour de hamburgers préparés par mes soins. Chacun raconta sa journée à l'autre.
Le lendemain, nous nous réveillâmes avec une maison pleine d'eau. Durant la nuit, WC et lavabo avaient lâché, inondant notre modeste logement d'une eau sale.
Alors que le travail m'appelait et que je quittai la maison, Cassandra remonta courageusement ses manches (déjà courtes) et se mit au travail.
Je ne sais pas d'où elle tenait ses connaissances en bricolage, mais elle fit des merveilles ! A force d'efforts, tout semblait comme neuf !
Elle eut même le courage d'essuyer et de laver le sol !
Après tant d'efforts, elle alla se détendre et écouter de la musique au Jus du crotale. Elle pensait en effet qu'écouter de la musique ne pouvait qu'être bénéfique pour la maîtrise de son instrument et pour ses propres compositions musicales.
A force d'économies, nous avions pu agrandir quelque peu notre logement et le meubler. Nous avions notamment acheté une table pour nos repas, mais aussi un jeu d'échec. Et une petite partie entre amoureux en fin de journée était un bon moyen de se détendre !
En soirée, Cassandra soudain ne se sentit pas très bien. Elle était d'humeur morose. Je la retrouvai cachée sous la couette.
Aussitôt, je lui murmurai quelques paroles réconfortantes. Notre situation était certes difficile, à vivre comme nous le pouvions de quelques sous gagnés ici et là, mais je me sentais heureux avec elle. J'étais sûr qu'à nous deux nous y arriverions, et que tout s'améliorerait avec le temps. Je lui dis que je n'avais besoin que d'elle, que de son sourire, et que je croyais profondément en nous. Puis je la serrai fort contre moi, et j'eus l'impression qu'elle se sentait rassurée.
Le jour suivant, elle retourna au parc jouer du violon. Au fur et à mesure qu'elle progressait, les pourboires augmentaient en nombre et en valeur. Elle était définitivement bien plus douée que moi dans ce domaine !
Comme j'en avais pris l'habitude, une fois ma journée de travail finie, je passai la rejoindre au parc. Et pendant qu'elle envoûtait les passants avec ses mélodies, je m'attelais au repas.
De retour à la maison, Cassandra eut à nouveau un coup de blues. Cela commençait à m'inquiéter un peu. Elle venait d'une famille riche et avait toujours vécu dans le confort. J'imaginais aisément que notre petite masure n'était pas vraiment ce qu'elle avait imaginé pour son avenir. Et si elle changeait d'avis ? Si elle retournait chez elle, ou partait avec quelqu'un d'autre ? Je ne savais pas si j'aurais pu continuer sans elle... Allons bon, voilà que des idées noires m'envahissaient moi aussi...
Pour me changer les idées, je commençai une nouvelle toile. Mais l'inspiration eut tout de même du mal à venir...
Le jour d'après, Cassandra alla rendre visite à ses parents.
Elle ne trouva ce jour-là que sa mère au manoir. Je ne sus jamais ce qu'elles se dirent ce jour-là. Je pense que Cassandra dût lui parler de ce qui lui traversait l'esprit et la rendait si morose, car par la suite, son humeur s'améliora grandement.
Heureusement pour nous, l'inspiration me revint, et je pus me remettre à peindre.
Cassandra, elle, s'essaya ce soir-là à la pêche. Elle attrapa quelques petits poissons, mais le verdict fut clair : elle préférait le violon à la canne à pêche.
J'eus même suffisamment d'inspiration pour entamer une deuxième toile. Avec le temps, mon maîtrise de la technique picturale se renforçait et le prix de mes toiles croissait.
Une certaine routine commençait à s'installer. Jour après jour, je me rendais à mon travail de peintre, et jour après jour Cassandra allait au parc jouer du violon. Seuls quelques petits soucis techniques brisaient cette routine.
Lassée de devoir payer nos aliments, Cassandra avait décidé de se lancer dans le jardinage. Quelques pieds de fraisiers et quelques pommiers devaient servir de base à notre alimentation.
Malgré toutes ces occupations, nous trouvions néanmoins du temps pour partager le bonheur d'être ensemble.
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Commentaires
Super suite pleine d'amour et d'émotions... Je suis loin d'être déçue par ce début de legacy et ton écriture ( je sais je me répète !) est un vrai plaisir
J'ai hâte de voir la seconde génération...
Ils sont vraiment trop mignoooons ! Quand elle se sentait morose j'ai cru que ça y est ... Elle était enceinte ! XD
Non, c'est parce qu'elle a le trait morose qu'elle a ces petits coups de blues (d'ailleurs, l'émotion tristesse est bleue... Un lien avec le blues ?)
C'est dans la difficulté que la preuve d'amour prend tout son sens! Ils sont très attachants tous les deux, ça me rappelle un vieux dessin animé. Courage!
C'est à cause du trait morose de Cassandra, ça lui donne des coups de déprime. En même temps quand on voit que toute la plomberie de la maison est fichue, ça a de quoi décourager ! ^^ (qu'est-ce que ça m'a fait suer ça, les trucs qui cassent tous les deux jours...)
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"Cassandra remonta courageusement ses manches (déjà courtes) et se mit au travail."
Excellent! J'ai bien ri parce que non contente d'accomplir des miracles, voici que Cassandra ose même tenter essuyer et laver le sol.
La vie d'une jeune fille de belle famille fortunée n'est pas évidente et je comprends qu'elle craque de temps à autre, la jolie Cassandra, allant se réfugier sous les draps. Pauvre, nounouche! Heureusement, Mathoo est là et si attentif à sa belle. Moi aussi, je suis certaine qu'ils vont s'en sortir, les tourtereaux. Ça va rouler, très vite.
J'ai adoré - oui, je sais, je ne cesse de le dire- mais ta façon de narrer les événements est un vrai délice pour le lecteur. Vivement la suite! :)