• Chapitre 41 : Il faut cultiver son jardin

    Chapitre 41 :

    Nous sommes donc revenus de la maternité avec une petite Rose au creux de nos bras, ou plutôt au creux de son berceau. Et vu la tête de toxico en plein trip que faisait mon mari en rentrant, j'ai décidé qu'il était préférable qu'il n'approche PLUS JAMAIS mon bébé. Non mais oh.

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    Je compris par la suite qu'il faisait cette tête sous le coup de l'excitation, puisqu'il s'empressa d'aller prendre sa fille dans ses bras. Il se mit ensuite à la bercer en lui susurrant "Maaaaaaa Prééécieuuuuse...."

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    Zira se montra tout de suite très intéressée et intriguée par sa petite nièce. Après tout, c'était la première fois qu'elle voyait un bébé humain, et cette petite créature qui ne cessait de gigoter lui sembla être un sujet d'étude passionnant !

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    Dès le matin, les joyeusetés commencèrent. Etant déjà passé par là avec Zira, je savais que les prochains jours allaient être remplis de couches sales, de biberons vides et de gros câlins. Mais elle était tellement adorable, cette petite Rose qui avait poussé dans le jardin de notre amour !

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    En passant dans le couloir, je le vis, lui. Oui, oui, lui, au premier plan, le tapis de course. Intérieurement je pensais "Je sais qu'à partir d'aujourd'hui, toi et moi on va être très copains !" S'il pensait que je ne l'avais pas remarqué, avec son petit air narquois, c'était rapé !

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    Lucas comprit très vite les bases de fonctionnement d'un bébé, et il me fut d'une grande aide, et durant ces premiers jours il veilla au bien-être de sa "Précieuse".

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    Ce fut une période où je me sentais assez instable. Généralement, la joie d'être mère prenait le dessus, mais parfois le chagrin causé par le décès de Père revenait soudainement et avec une force telle que je n'aspirais plus qu'à une chose : me blottir sous ma couette.

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    Heureusement, mon tendre époux était toujours là pour me supporter et me prendre dans ses bras lorsqu'il le fallait. Un homme au foyer, ça a ses avantages ! Un jour, je profitais (lâchement, je le reconnais), d'un de ces moments de faiblesse passagère pour lui glisser "Dis... ça te dirait pas qu'on plante d'autres graines dans notre jardin ?" "Alors, oui, justement, je pensais qu'une haie de dahlia irait particulièrement bien du côté de l'aile ouest !" "Je te parle d'enfants, là... ça te dirait pas qu'on en fasse un deuxième ? Et puis un troisième, ou des jumeaux, voire des triplés, et boum ! 3 d'un coup, jackpot !"

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    "Ah non hein ! J'ai pas signé pour un élevage ! Et tu me connais, moi ce qu'il me faut c'est des grands espaces et de la solitude, alors tout un tas de marmots qui piaillent autour de moi, je dis non ! On est déjà 4, ça suffit !" "Ok, ok, t'énerve pas !" Bon, ben c'est loupé pour cette fois-ci...

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    Il faut reconnaître que notre petit bouton nous prenait déjà tout notre temps. Ou nous lui consacrions tout notre temps ? Quoiqu'il en soit, il y avait presque toujours quelqu'un près du berceau. En même temps, comment résister à quelque chose d'aussi mignon, d'aussi doux et qui sent bon le talc ? J'aimerais vous y voir !

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    Une nuit, ce fut même Grand-Mère Alicia qui vint s'occuper de sa descendante. Cette nuit-là, complètement crevés, nous étions allés nous coucher et prendre un peu de repos, mais apparemment, trouver son arrière-petite-fille affamée ne lui a pas vraiment plu.

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    J'eus même l'occasion de présenter avec fierté mon petit bouton à Cassandra, mais mon ancêtre ayant vu passé pas mal de bébés, elle ne fut guère impressionnée. Mais elle est tellement choupie pourtant !

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    Les jours passant, Zira adorait de plus en plus sa petite nièce, et elle avait pris l'habitude de venir tous les soirs lui raconter sa journée, même si je ne suis pas sûr que Rose fut très intéressée.

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    La fin de son enfance approchait, mais notre petite Zira restait la même, toujours à cabrioler et à jouer les aventureseuses. Elle prenait toujours sa future carrière de reine des pirates très au sérieux.

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    Pour prouver qu'elle n'a peur de rien comme une grande, elle s'approcha même des plantes-vaches pour jouer avec, et ce malgré mon interdiction formelle.

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    Ce fut bientôt son anniversaire, et je décidais de lui organiser une belle fête et d'inviter mes frères pour l'occasion, afin qu'ils puissent rencontrer leur (nouvelle) petite sœur.

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    Mon seigneur et maître fit par la même occasion connaissance avec ses beaufs. Et il fut reçu avec une certaine condescendance de la part de William. En même temps, ces derniers temps celui-ci était en train de mettre en place un plan de conquête et de domination du monde particulièrement débile inventif : s'assurer le monopole des élevages de canard afin d'entraîner une pénurie mondiale de canards, et ainsi devenir le maître du monde. J'ai beau retourner le schmilblick dans tous les sens, je comprends pas la logique.

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    Et sous les encouragements de la foule en délire famille réunie, Zira souffla ses bougies !

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    Et ma petite salade verte devint une ado "trop blasée de la life !" comme elle dit. Et solitaire, aussi. On se dirige vers de bons moments en famille, je vous le dis...

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    Cette soirée en famille avec tous mes frères autour de la table me fit chaud au coeur, et me rappela tellement de souvenirs. Même après la mort de Père, nous restions unis et soudés les uns aux autres.

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    Bon, soudés, soudés, c'est vite dit. Ces snobs m'ont quand même abandonnée quand j'ai porté mon toast ! Seule ma salade verte a daigné tourner les yeux vers moi et boire avec moi !

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    Ma soeur est ensuite allée se changer, parce qu'elle trouvait que son look extra-terrestre n'était pas vraiment approprié à l'ambiance de la soirée. Et je dois dire qu'en la voyant redescendre avec sa belle robe et ses cheveux noirs attachés, j'ai été scotchée !

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    Et fidèle à elle-même, le lendemain matin elle se jeta sur le berceau de sa nièce pour la prendre pour la première fois dans ses bras et avoir enfin le plaisir de lui donner le biberon.

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    Grand-Mère Alicia semblait aussi étonnée que moi de voir ce que sa descendante venue d'un autre monde était devenue.

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    Et en parlant de devenir, ce même matin, notre petit bouton de Rose avait éclos ! Par chance, elle avait hérité de mes gènes (les meilleurs, quoi) et était devenue une génie !

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    Tante et nièce étaient enfin réunies à la même table ! "Alors, p'tite fleur, on s'est enfin décidé à montrer le bout de ses pétales ?" "Alors la grande verte, t'en a pas marre de raconter des salades ?" Je comprends soudainement mieux pourquoi un seul enfant suffit à Lucas...

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    D'ailleurs, pour lui faire plaisir, je lui ai proposé de revenir sur le lieu du crime et d'organiser un séjour à Granite Falls. Autant dire qu'il s'est aussitôt pris pour un kangourou, mon cher mari !

     

    Ah, et vous vouliez savoir pour le costume ? Eh bien ça sera dans le prochain chapitre ! :P

     

     

    P.S. : petit bonus, une photo de Zira dans le CAS

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