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Génération 5
Chapitre 24 : Seules au monde ?
Chapitre 25 : La porte s'ouvre
Chapitre 26 : La vie s'accélère
Chapitre 27 : Le choix de Melody
Chapitre 28 : Cohabitation
Chapitre 29 : Biberons et sorcellerie
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Par Mathoo Sims le 20 Janvier 2015 à 17:18
Elles étaient seules. Tel était le constat écrasant qui s'imposait à l'esprit de Melody. Elle et sa mère étaient désormais seules au manoir, seules au monde. Elles ne pouvaient compter que sur elles-mêmes. Alors que les larmes s'asséchaient, Sen murmura d'une voix pleine de tristesse à l'oreille de sa fille : "Il faut que tu sois forte. La famille doit survivre, tu dois survivre."
Et Melody en avait bien l'intention. Au delà de la tristesse et de la rage qu'elle ressentait d'avoir été si impuissante face au revers du destin qu'elle connaissait, elle sentait en elle se forger une détermination sans faille. Elle survivrait. Les Owlblood survivraient. Et la complainte qu'elle joua au piano était pleine de cette tristesse et de cette détermination. Comme l'oeuf de dragon en verre posé sur le piano, le feu couvait en elle.
Sen, quant à elle, s'efforçait de se vider la tête et de digérer les évènements des deux jours qui venaient de s'écouler. Elle commença donc une nouvelle sculpture alors que mille questions l'assaillaient. Comment allaient-elles survivre ? Elle ne pouvait certainement pas demander à Melody de travailler. Tout reposait sur elle, mais son activité de sculptrice était trop irrégulière pour assurer leur sécurité financière...
Le matin suivant, comme un signe divin, une aube rouge sang se leva sur la ville. La dernière qu'avait connue les Owlblood était le matin suivant le mariage d'Alexander et d'Emilia. Funeste présage ? Ou au contraire annonce d'un futur plus radieux, comme si la ville était lavée des malheurs qui aurait pu se produire ?
Pour se consoler dans son chagrin, Melody reportait toute son affection et son attention sur ses chats, qui du bout du museau lui apportaient un peu de réconfort et de douceur.
Melody avait pleinement compris son rôle de chef de famille, et savait qu'elle devait devenir forte pour faire face à l'adversité. Alors elle se plongea dans l'étude comme jamais auparavant. L'époque des rires et des jeux avec ses frères semblait belle et bien révolue...
Par une nuit de pleine lune, elle rencontra sa grand-mère et lui fit part des derniers évènements et de la promesse qu'elle s'était faite. Sachant de Daphné avait été une grande sorcière de son vivant, elle lui demanda également des conseils pour réaliser cette promesse.
Percevant le désarroi et la tristesse de sa petite-fille, Daphné tenta de la réconforter comme elle put. Elle prononça notamment ces mots que la jeune fille ne comprit pas tout à fait : "De là où nous sommes, nous ne pouvons avoir aucune influence sur le monde des vivants, mais ne t'inquiète pas ma chérie, nous serons toujours en toi, et cela t'ouvrira bien des portes !"
Sen aussi ne comprenait pas. Pour le moment, les subtilités du jeu d'échecs lui échappaient, mais un jour, à force de pratique, elle comprendrait. En effet, elle avait vu dans le journal que la police municipale recrutait, et s'engager lui avait semblé être un bon moyen d'assurer à elle et à sa fille des revenus stables, bien que modestes. Et pour cela, il lui fallait aiguiser ses capacités de réflexions.
Le lendemain, Sen emmena sa fille au festival de l'automne. La journée de l'horreur approchait, et elles devaient faire le plein de citrouilles pour décorer le manoir. Et puis, Sen estimait qu'elle devait pousser sa fille à aller de l'avant et la convaincre que malgré les épreuves, la vie ne s'arrêtait pas.
En soirée, Melody passa à la bibliothèque pour emprunter quelques romans. Elle y croisa son grand-père, Philippe Ruelle. Avec une grande tristesse et en s'efforçant de retenir ses larmes, elle lui annonça le départ de Dorian et de ses deux frères, ce qui émut profondément le vieil homme. Malheureusement, les lois de la famille lui interdisaient de revenir au manoir, mais il assura sa petite-fille se son soutien inconditionnel.
Alors qu'elle épluchait les rayons, Melody tomba soudainement sur un livre étrange. Avec sa couverture en cuir vert éliminée, il semblait très ancien. Son titre, écrit en lettres d'or, était : "L'Alchimie : science ou magie ?" Intriguée, la jeune fille le prit et commença à le lire. L'ouvrage traitait de la définition de l'alchimie, mais aussi de son usage, de son histoire et donnait quelques exemples de potions soit-disant simples à réaliser. Voyant l'heure tourner, la jeune fille décida d'emprunter l'ouvrage et de le ramener au manoir. Lorsqu'elle regarda la fiche d'emprunt, elle remarqua que personne ne l'avait emprunté depuis... 150 ans !
Le lendemain matin, lorsque Melody se rendit au lycée, se fut avec un sourire aux lèvres, pour la première fois depuis plusieurs jours. Ce livre lui ouvrait des perspectives qu'elle n'aurait jamais imaginées ! Restait à savoir si c'était véritablement efficace ou si c'était du flanc...
Son sourire s'agrandit encore à son retour, lorsqu'elle apprit que sa chère Léto avait donné naissance à trois petits chatons !
Ils étaient si adorables, et si doux ! Melody ne se laissait pas de les caresser et de les observer découvrir le manoir sur leurs petites pattes chancelantes.
Hélas, Melody n'oubliait pas ses responsabilités, et la journée se termina de façon plus studieuse...
Le jour suivant était la journée de l'horreur. Inspirée par le livre d'alchimie, Melody s'aventura dans la serre du manoir. Les plantes cultivées par sa grand-mère étaient laissées à l'abandon, et elle était bien déterminée à leur rendre une seconde jeunesse.
L'après-midi fut consacré à la sculpture de citrouilles afin de décorer le manoir. C'était également le moment idéal pour se retrouver entre mère et fille.
En fin de journée, Sen annonça à sa fille qu'elle avait une surprise pour elle. "J'ai bien réfléchi, dit-elle, et je sais que tu ta condition de vampire ne te rend pas heureuse. Alors voici un petit cadeau qui t'aidera sûrement." "Qu'est-ce que c'est, Mère ?" "Eh bien tu sais que ta grand-mère était une alchimiste renommée. Dans sa jeunesse, elle avait préparé un élixir pour soigner sa propre mère du vampirisme. Il se trouve qu'elle avait préparé une fiole de réserve. La voici."
Melody n'en croyait pas ses oreilles. "Alors, avec cet élixir, je pourrais redevenir humaine ?" "Si tu le désires, oui." "Oh Mère, merci beaucoup !" s'exclama la jeune fille en enlaçant Sen.
Dans la soirée, le déclic se fit dans l'esprit de Melody. Mais alors, l'achimie, ça n'était pas du flan ? Et regardant plus précisément la fiche d'emprunt, un élément la frappa soudainement : le dernier emprunteur était... Alexander Owlblood ! Son arrière-arrière-grand-père ! La jeune fille était confuse, fallait-il y voir une sorte de signe du destin ?
Le lendemain, les premières neiges couvraient Midnight Hollow de leur manteau blanc... Une fois les cours de la journée finis, Melody se rendit au terrain de festival, face à l'hôtel de ville.
Elle allait le faire. Elle allait utiliser l'élixir préparé par sa grand-mère. Sous le coup de l'excitation, son coeur battait à tout rompre. Et si ça ne marchait pas ? Si l'élixir était trop vieux ? Si... Elle inspira un grand coup, et en expirant projeta au sol la fiole qui explosa. Une vapeur bleue s'en dégagea et...
Melody sentit une chaleur inconnue envahir son corps. Et en même temps, elle le sentait devenir plus lourd, ses sens semblaient moins fort. Mais surtout, elle sentit la faim qui la tenaillait jour et nuit depuis qu'elle était née disparaître progressivement. Elle redevenait humaine, vivante ! L'élixir avait fonctionné !
Elle se rendit à la salle de sport municipale, qui lui semblait être l'endroit idéal pour tester les limites de ses capacités physiques. Elle y rencontra également Théodore Plènozas, l'industriel le plus riche et puissant de la ville, dont l'entreprise était spécialisée dans la confection des peluches de lama.
Malgré leur écart d'âge, le courant passa très bien entre eux. Et plus elle y pensait, plus Melody leurs trouvait de points communs : issus d'une famille riche, obligés de se débrouiller seuls pour atteindre le succès, blonds... Après ces derniers temps enfermée sur elle-même, elle était heureuse de s'être trouvé un nouvel ami et quelqu'un qui la comprenait.
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Par Mathoo Sims le 21 Janvier 2015 à 14:53
Après sa rencontre de la veille avec Théodore, Melody se leva avec le coeur un peu plus léger.
Ses chatons requéraient également une bonne partie de son attention, et avaient parfois tendance à la suivre dans le manoir comme si elle était leur mère.
Pour profiter du dernier jour de l'automne, Sen proposa à sa fille d'aller se divertir au festival d'automne avant que celui-ci ne ferme ses portes. Mère et fille s'amusèrent donc toute l'après-midi aux concours de tartes, au croque-pomme et autres divertissements.
Melody se surprit même à reprendre plaisir aux petites joies de la vie : une fleur que l'on cueille...
Ou un papillon qui n'a peur de rien.
Elle n'en oubliait pas cependant leur situation, notamment sur le plan financier, et lorsqu'elle vit au lycée une petite annonce du centre de recherches de Midnight Hollow demandant que l'on y apporte un poisson contre récompense sonnante et trébuchante, Melody prit avec détermination sa canne à pêche.
Elle n'attrapa qu'un petit poisson riquiqui, mais le porta de bon coeur à l'observatoire. Elle fut émerveillée de voir toutes ces machines, tous ces rouages et cette fumée qui sortait d'étranges instruments.
Sen continuait à sculpter aussi souvent qu'elle pouvait. Elle n'était pas encore très haut gradée dans la police, et ses oeuvres constituaient une bonne source de revenus secondaires.
Melody passait également du temps à la bibliothèque, que ce soit pour consulter des ouvrages ou simplement faire ses devoirs. Elle se sentait à l'aise dans ce lieu si calme et silencieux.
Alors que la pleine lune montait dans le ciel nocturne, Melody eut la surprise ce soir-là de recevoir la visite de M. Plènozas. Il semblait curieux d'en savoir plus au sujet de la jeune fille, et tous deux discutèrent cordialement une bonne partie de la soirée.
Une fois ce dernier parti, Sen ne put s'empêcher de glisser à sa fille, d'un ton mi-sérieux mi-amusé : "Eh bien, ce Monsieur Plènozas, on dirait que tu lui plais ! Aurait-il une inclination à ton égard ?" Ce à quoi la jeune fille répondit : "Aaaah, mais Mère ! Il est beaucoup trop vieux !"
Cette nuit-là, alors que Melody dormait paisiblement, elle fut soudainement réveillée par un son indistinct. Elle n'arrivait à savoir s'il s'agissait d'une voix, d'un chant ou d'un sifflement. Comme le bruit ne s'arrêtait pas, l'adolescente se leva pour en trouver la source.
L'étrange sonorité semblait venir du deuxième étage. Pourtant, sa mère dormait au premier... Ou était-ce un de ses chats qui jouait ?
Sans trop savoir comment, Melody se retrouva devant la vieille bibliothèque. Depuis sa plus tendre enfance, elle n'était jamais venue traîner dans cette partie du manoir. Le son semblait venir de l'intérieur de la bibliothèque.
Comme dans un rêve, la jeune fille prit un livre au hasard, et le bascula...
Et un pan entier de la bibliothèque recula et se déplaça pour révéler une pièce cachée, à la grande stupéfaction de Melody !
Elle s'approcha du vieux grimoire qui trônait sur l'étrange table qui se trouvait à l'autre bout de la pièce. Elle lut la note qui était sur le grimoire (voir ch. 11) et y vit qu'une petite note avait été rajoutée à la main : "J'ai consacré ma vie à découvrir les secrets de l'alchimie. Ce livre, et mes annotations, constituent le seul héritage que je vais laisser à ma famille. J'espère qu'un jour quelqu'un ouvrira la porte et en prendra possession. Daphné Owlblood" Les mots de sa grand-mère lui revinrent alors à l'esprit : "Cela t'ouvrira bien des portes." Bien sûr ! Son vampirisme était guéri, mais le pouvoir magique des Owlblood, lui, était toujours en elle ! Et c'est grâce à cela qu'elle avait réussi à ouvrir la porte de la salle d'alchimie ! Ses ancêtres lui montraient la voie à suivre !
Au même instant, dans la chambre de maîtres du manoir, Sen et Daphné étaient en pleine conversation.
"Je pense que ça y est. Je l'ai entendue sortir de sa chambre et monter à l'étage. A l'heure qu'il est elle doit avoir pris connaissance du grimoire.
- Bien. Sen, merci de n'avoir rien dit, mais elle devait découvrir cela par elle-même, comme le veut la tradition. A elle désormais d'en faire bon usage."
Au matin, le coeur rempli de joie et d'excitation, Melody découvrait ses nouveaux pouvoirs à l'aide d'une vieille baguette trouvée dans la salle d'alchimie. Toutes ces étincelles, ces fumeroles, elle n'en revenait pas !
A peine rentrée du lycée, elle se précipita au dernier étage pour se replonger dans le grimoire. Il ne s'agissait plus de spéculer, tout cela devenait bien réel ! Il y avait des vrais recettes cette fois, et pas des attrape-nigauds pour faire revenir l'être aimé ou diminuer le temps de dessalage des filets de morue !
Lorsque sa mère revint du travail, elle ne put s'empêcher de partager son enthousiasme avec elle. Sen était heureuse de voir sa fille ainsi, des étoiles plein les yeux. Mais elle ne pouvait s'empêcher de craindre que Melody ne vive que par et pour la vengeance. La jeune fille fut étonné de voir que sa mère était au courant de tout avant même qu'elle ne lui en parle. Lorsqu'elle lui demanda pourquoi elle n'avait rien dit, Sen se contenta de répondre : "Ordre de ta grand-mère."
Alors qu'elle préparait à retourner au grimoire, Sen tomba nez à nez avec... une étrange peluche ! Pour dire vrai, l'étrange apparition ressemblait étrangement au pantin qu'elle avait, lorsqu'elle n'était qu'un bambin. La peluche ouvrit la bouche et dit : "Bonjour Melody, te souviens-tu de moi ?" Interloquée, la jeune fille mit un temps avant de répondre :
"Co... Cosmo ? C'est toi ?
- Oui, c'est bien moi !
- Mais... je dois rêver ! La dernière fois que je t'ai vu tu avais la taille d'une peluche et... tu ne parlais pas ni ne bougeais !"
- Tout à fait. Je ne saurais pas expliquer comment c'est arrivé. Peut-être les évènements de la nuit dernière y sont-ils pour quelque chose..."
Melody préféra renoncer à toute explication logique et profiter de son nouvel vieil ami d'enfance. De toute façon, ces derniers jours avaient complètement contrarié sa conception de la logique et du monde...
Le lendemain, Melody lui raconta tout. Le départ de son père et ses frères, son désir de les retrouver, la découverte de ses pouvoirs de sorcière. Se confier ainsi lui faisait le plus grand bien, et bien qu'elle ne voulut pas l'admettre, elle en ressentait le besoin.
En cherchant bien, Melody mit la main sur une fiole de transformium d'ami imaginaire. Souhaitant faire plaisir à son cher Cosmo, elle lui offrit la fiole de bon coeur. Celui-ci la but...
Aussitôt un nuage d'étincelles et de bulles violettes l'entoura...
Et bientôt Melody se trouva face à un jeune garçon de chair et d'os, aux cheveux bleus et aux yeux sombres, qui lui souriait d'un air tendre...
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Par Mathoo Sims le 24 Janvier 2015 à 12:00
A peine avait-il pris possession de son corps de chair et de sang, que Cosmo ne put s'empêcher de dire à Melody : "Maintenant que je te vois avec mes vrais yeux, tu m'apparais encore plus belle qu'avant", ce qui ne manqua pas de faire rosir les joues de la jeune fille.
Cela n'avait cependant pas fait oublier à Melody que cette soirée était celle de son anniversaire. Comme sa mère était encore au travail, elle se prépara donc son propre gâteau d'anniversaire.
Cependant, elle n'avait pas voulu faire de fête d'anniversaire, car ceux qu'elle désirait le plus avoir auprès d'elle étaient absent. Elle se fit donc son passage à l'âge adulte en toute intimité, avec sa mère et Cosmo pour seuls spectateurs.
Melody était désormais une belle jeune femme fort respectable. En tant que son ami imaginaire et fidèle compagnon, Cosmo se sentit soudainement grandir lui aussi.
Et sous les acclamations des deux femmes, il se prépara à devenir lui aussi un jeune adulte.
Et bien que maladroit, Cosmo devint un jeune homme capable de faire des baisers divins. Voilà qui laissait présager de bons moments...
Puis vint la Journée du flocon de neige, et avec elle la fête des cadeaux. Voulant inaugurer pleinement son statut de maîtresse de maison et d'héritière de la dynastie des Owlblood, Melody invita sa famille, à savoir Hubert (en bleu) et Nathanaël. Elle invita également son nouvel ami, Théodore Plènozas.
"Monsieur Plènozas, merci d'avoir pu vous libérer, c'est un plaisir de vous avoir parmi nous aujourd'hui !
- Oh, vous savez, je suis un vieux garçon, et aujourd'hui tout tourne au ralenti, je doute que l'on ait besoin de moi. Je suis très honoré de compter parmi vos invités, Lady Melody."
Tous se placèrent donc autour de la (modeste) montagne de cadeaux que chacun avait préparé. Sen, lorsque vint son tour, plaisanta à propos du fait qu'elle aimerait se faire offrir un voyage au soleil. "ça nous changerait de cet hiver, de se faire un peu griller au soleil !"
A la fin de l'après-midi, tous les convives avaient passé un bon moment, pour la plus grande joie de Melody, qui avait ainsi réussi son premier défi : montrer à tous que les Owlblood avaient été touchés mais pas coulés, et que la famille était toujours aussi forte, et pansait ses blessures.
Le lendemain, Cosmo se rendit au centre de recherches de Midnight Hollow pour y trouver du travail. Pour lui qui avait la main verte et qui était ambitieux, mais aussi un peu économe, une carrière dans les sciences lui semblait une voie toute indiquée. Il comptait rendre Melody fière et ne pas lui faire regretter de l'avoir transformé.
Melody, qui voyait de la neige pour la première fois de sa vie, partit à la découverte du festival d'hiver installé en ville.
Elle y retrouva (par hasard ?) Théodore Plènozas, qui la remercia pour la veille et la félicita de la réussite de sa première réception. "J'espère avoir fait bonne impression !" lança-t-il d'un ton qui laissa Melody perplexe... Théodore aurait-il eu un faible pour Sen ? Si c'était cas, Melody connaissait sa mère et craignait qu'il ne soit déçu dans ses espoirs...
Melody profita également du festival pour essayer quelques sorts qu'elle avait découvert récemment sur d'innocents citadins, qui avaient l'air fort effrayés devant les talents de la sorcière. Melody n'avait cependant pas d'autre intention que d'apporter un peu de chance supplémentaire à ses cobayes.
Alors que les ombres s'allongeaient, Cosmo vint rejoindre Melody. Il avait pris son courage à deux mains et était décidé à déclarer sa flamme à la jeune femme à grands coups de fleurs violettes.
La jeune fille n'en revint pas ! Elle avait bien vu que Cosmo semblait nourrir une affection toute particulière pour elle, mais à ce point...
Ne se sentant pas repoussé, le jeune homme tenta sa chance encore plus en déposant un fougueux baiser sur les lèvres de Melody, à la grande stupéfaction de la jeune fille.
Baiser auquel elle répondit, car après tout, se disait-elle, Cosmo était gentil, et plutôt agréable à regarder. Sans parler du fait qu'elle avait aussi beaucoup d'affection pour lui et qu'elle avait une descendance à assurer...
Cette nuit-là, aucun des deux jeunes tourtereaux n'arrivait à dormir après ce premier baiser. Le coeur rempli de joie, mais avec une once d'appréhension, Cosmo vint rejoindre Melody dans la chambre de maîtres, où elle était désormais installée. Autant surprise que flattée par l'audace du jeune homme, Melody se laissa aller glisser au creux de ses bras.
Et le lendemain matin, c'est avec le coeur léger et rempli de détermination qu'il s'occupa de son petit potager. Car s'il ne doutait pas des sentiments de Melody à son égard, il était moins sûr de sa réponse lorsqu'il lui demanderait de l'épouser. Accepterait-elle d'épouser un simple pantin sorti de nulle part, elle qui descendait d'une si noble famille ?
Cosmo ne se doutait cependant absolument pas des évènements qui allaient se dérouler le soir même. Théodore Plènozas se présenta à la porte du manoir et demanda à parler à Sen. D'un air légèrement intimidé, il lui tint ces propos : "Madame Owlblood, j'ai bien réfléchi. Sachez que j'accepterai votre réponse, quelle qu'elle soit. Mais voilà, depuis que j'ai vu votre fille lors de la fête aux cadeaux, je ne cesse de penser à elle. Malgré mon âge, Madame, j'ai l'honneur de venir ici vous demander la main de votre fille Melody."
"Monsieur, je suis fort touchée de votre demande. Sachez cependant que selon les lois de notre famille, ma fille est seule et unique héritière, ce qui fait d'elle la chef de famille. Elle est la seule en mesure de répondre à votre demande. Je vous invite donc à lui déclarer votre inclination directement."
Prenant son courage à deux mains, Théodore se présenta avec un bouquet de roses. "Melody, depuis que je vous ai vu l'autre jour, aussi resplendissante que la pleine lune qui nous illumine ce soir, je n'ai cessé de penser à vous. Je... je vous aime. Je n'ai ni femme ni enfants, mais vous feriez de moi le plus heureux des hommes en acceptant de devenir la mienne." Voilà qui n'était pas dans les plans de Melody. Ce n'était donc pas sa mère que Théodore aimait, mais elle-même ! Melody était désemparée. Oui, elle devait avouer qu'il ferait un mari idéal, malgré leur écart d'âge, et oui, elle avait souvent pensé à lui, mais... Tout cela était si soudain ! Mortifiée, elle se força à répondre : "Monsieur, je suis très flattée par votre demande. Cependant, tout cela est si soudain pour moi... Je ne voudrais pas me précipiter dans un mariage que nous risquerions tous deux de regretter... Me laissez-vous quelques jours pour réfléchir ? Je vous promets que d'ici trois jours, vous aurez votre réponse !" Déçu par ce ni-oui ni-non, Théodore se résigna à accorder le délai demandé.
La véritable raison de l'hésitation de Melody était qu'elle se sentait pas comme d'habitude. Sa magie lui indiquait que quelque chose en elle changeait. Sensation qui se renforça dans la nuit, lorsqu'elle découvrit qu'elle était enceinte !
Cosmo était le père de l'enfant, elle n'avait aucun doute à ce sujet. Mais cet enfant compliquait tout. Théodore accepterait-il de l'épouser en sachant qu'elle portait l'enfant d'un autre ? Le beau blond lui plaisait, assurément, mais désormais tout était remis en jeu. Et si elle l'épousait malgré tout, que dirait Cosmo ? Accepterait-il de rester à ses côtés, lui qui était entré dans sa vie comme un clown sorti de sa boîte ?
Je profite de ce chapitre pour vous annoncer que bientôt sortiront deux hors-séries que j'ai nommé "Owlblood : Origins" (oui, pas très original), qui seront consacrés, vous l'avez sûrement deviné, aux origines de la famille Owlblood. Qui étaient les parents d'Alexander ? D'où viennent les Owlblood ? Le chou-fleur fait-il des fleurs ? Vous découvrirez la réponse à ces questions dans :
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Par Mathoo Sims le 14 Février 2015 à 13:43
Mais avant de prendre toute décision engageant son avenir et celui de l'enfant qu'elle portait, Melody voulu informer Cosmo de sa paternité prochaine.
Celui-ci lui répondit par des yeux comme des soucoupes et un sourire béat. "Quoi... quoi ? Un enfant ? Toi et moi ? Mais c'est merveilleux mon amour !"
Et dès le lendemain matin, les deux futurs parents se plongèrent dans l'étude, afin de préparer l'arrivée de leur enfant. Qu'est-ce qu'un bébé ? A quoi ça sert ? Comment s'en occupe-t-on ? Combien de fois doit-on le sortir par jour ? Telles étaient les questions qui les habitaient.
Cosmo avait le cœur rempli d'espoir. Il était évident à ses yeux que désormais Melody accepterait sa demande en mariage. Déjà, dans sa tête, il commençait à en prévoir l'organisation. Il voulait que tout soit parfait pour elle, et ainsi construisait-il des châteaux en Espagne...
Melody était quant à elle dans une situation des plus délicates. Une demande en mariage sur les bras et un bébé dans le ventre, ça n'était pas facile à gérer. En fin de journée, elle s'en ouvrit à sa mère pour lui demander conseil. Ne voulant que le bonheur de sa fille, Sen commença par lui demander :
"Que souhaites-tu au fond de toi ? Que te dis ton coeur ?
- Justement, je n'arrive pas à me décider. Théodore et Cosmo possèdent tous deux une place importante dans mon cœur, chacun à sa façon. Théodore est extrêmement brillant et intelligent, sans compter le fait qu'il vient d'une grande famille et que son éducation est tout à fait digne de notre famille, mais Cosmo m'a toujours apporté de la joie lorsque j'en avais besoin, et je sais qu'il fera un excellent père... Et quoiqu'il arrive, l'un d'eux va être blessé par ma décision...
- Alors, ma fille, voici mon conseil. Théodore Plènozas est un homme puissant et influent dans cette ville, et si tu refuses sa demande en mariage, j'ai peur que sa frustration et sa colère n'engendrent des conséquences négatives pour notre famille. J'ai déjà perdu ton père et tes frères, je ne voudrais pas qu'il t'arrive quoi que ce soit. Alors, si ton cœur y consent, accepte sa demande en mariage.
- Merci, Mère. C'était aussi ce vers quoi mes pensées me menaient. Et j'accepte avec joie de me marier à Théodore."
Le soir même, Melody fit part de sa décision à Cosmo. Une boule dans le ventre, elle appréhendait la réaction du jeune homme.
"Ecoute Cosmo, il y a quelque chose que je ne t'ai pas dit... Théodore Plènozas... m'a demandé en mariage.
- Quoi ?" Le jeune homme avait l'impression que son cœur allait s'arrêter de battre. "Et... qu'est-ce que tu vas faire ?
- Eh bien... mes sentiments pour lui sont forts, et il vient d'une grande famille et est très influent en ville... Je pense accepter.
- Mais... Et moi ? Et nous ?" fit-il d'une petite voix.
- Je... je suis désolée..." dit Melody, la voix sur le point de se briser.
Voyant le désarroi de la jeune femme, Cosmo l'attira contre lui pour lui chuchoter :
"Ne t'inquiète pas... C'est ta décision, ton choix, et je l'accepte... Je te connais suffisamment pour savoir que tu ne changeras pas d'avis... Et moi, je t'aimerai toujours, quoiqu'il arrive...
- Merci, merci de me comprendre.... Merci... d'être si gentil" articula Melody, les joues humides.
Ils restèrent un long moment ainsi, car ils savaient que cette étreinte était la dernière avant longtemps.
Le lendemain matin, Melody se leva pleine de détermination. Après avoir pris un solide petit-déjeuner, elle s'installa devant sa glace pour se faire une beauté. Aujourd'hui était un jour important, et la bataille risquait d'être rude.
Une fois prête, elle prit la direction de la demeure de Théodore Plènozas. C'était une grande demeure à l'allure mystérieuse et revêtue de bardeaux sombres. Elle ne put s'empêcher d'esquisser un sourire. Oui, définitivement, cet homme était celui qu'il lui fallait.
Heureusement pour elle, Théodore lui-même vint l'accueillir. Ses nerfs n'auraient pas supporté qu'il ne réponde pas.
Une fois dans le grand hall sombre, ne pouvant désormais plus cacher son état, Melody abattit ses cartes. "Théodore, j'ai bien réfléchi. Ta demande en mariage me touche, réellement, et je tiens beaucoup à toi. Mais certaines choses ont changées. Comme tu le vois, je porte un enfant, l'enfant d'un autre homme."
Et, après avoir pris une grande inspiration, elle ajouta : "Alors, si tu veux toujours de moi, voici ma proposition. J'accepte avec joie de t'épouser et de passer ma vie avec toi, de t'être fidèle, notre ou nos enfants seront les premiers sur la liste de mes héritiers. En échange, je garde cet enfant à naître, et le père a le droit de rester vivre au manoir. Vois-tu, cet enfant, je l'aime déjà de tout mon cœur, et je ne veux pas qu'il grandisse sans son vrai père."
Après un silence, Théodore répondit. "Melody. Toute ma vie a été consacrée à mon travail, à gagner ma place dans la société plutôt que de compter sur les privilèges de ma naissance. C'est pour cette raison que je suis venu à Midnight Hollow, parce qu'aucun Plènozas n'y avait jamais été. Mais toi... tu as changé ma vie d'une façon que je n'aurais pas cru possible. Si toi, malgré notre différence d'âge, tu acceptes de m'épouser, je ne vois pas comment moi je pourrais refuser, peu importe tes conditions !"
Rayonnante de joie, Melody mit alors un genou à terre pour poser la question rituelle, un grand sourire aux lèvres : "Dans ce cas, Théodore Plènozas, voulez-vous m'épouser, pour le meilleur comme pour le pire ?" Amusé par la spontanéité de la jeune femme, Théodore poussa un grand "OUI !" avant de reprendre plus sérieusement : "Mais tout d'abord, tu dois donner naissance à ce bébé, puisque c'est ce que tu souhaites. Nous verrons le reste après."
Dans la soirée, Cosmo apprit la nouvelle de la part de Melody. L'idée qu'elle se marie avec un autre brisait le cœur du jeune homme. A cet instant, il aurait presque voulu redevenir le pantin de bois et de chiffons qu'il était. Mais il savait aussi que Melody lui faisait un cadeau en lui permettant de rester au manoir, et ainsi de voir grandir leur enfant. Car deux hommes habitant au manoir en même temps, voilà qui ne manquerait pas de faire jaser en ville et qui nuirait certainement à la réputation de la jeune femme. Cosmo savait de la bouche de Melody qu'elle avait cela pour leur enfant, mais aussi par amour pour lui. Et cela suffisait à atténuer sa peine et à lui redonner un semblant de sourire, alors même qu'il s'occupait de son potager.
Plus tard dans la soirée, un autre évènement survint, qui occupa pleinement l'esprit des jeunes gens : le bébé arrivait ! Et malgré tout les livres qu'ils avaient pu lire, Cosmo ne put s'empêcher de céder à la panique.
Et c'est ainsi qu'en pleine nuit, alors que la neige tombait doucement sur la ville, Melody se rendit à pied à l'hôpital pour accoucher.
Et elle en ressortit en tenant dans ses bras une petite sorcière du nom de Lénore ! La petite était courageuse et ermite !
Cependant, à peine Melody avait-elle installé sa fille dans la pouponnière du manoir que Sen se précipita, émue aux larmes, pour prendre dans ses bras sa première petite-fille ! Cette naissance lui enlevait un poids : la lignée allait continuer, et sa fille avait su aller au-delà de son désir de vengeance pour donner la vie.
Fidèle à son engagement, Melody organisa son mariage avec Théodore Plènozas le jour suivant, à l'heure où la nuit tombait sur la ville.
Elle eut ainsi l'occasion de rassembler à nouveau les membres de la famille Owlblood, à savoir Hubert (au centre), le dernier fils de son ancêtre Alexander, et Nathanaël (à droite), le frère de sa grand-mère Daphné. Ces deux vieux garçons étaient émus de voir la plus jeune des Owlblood se marier et la lignée se perpétuer.
Et c'est heureuse et avec un grand sourire, que Melody se fit passer la bague au doigt par l'un des hommes de sa vie, devant l'étang gelé du manoir.
Ce fut également avec beaucoup d'émotion qu'elle coupa la pièce montée.
Une fois la fête terminée, Melody monta rejoindre son époux dans la chambre de maître du premier étage. Tout semblait lui sourire : Cosmo avait accepté sa décision, elle venait d'être mère d'une petite fille à croquer, et elle avait épousé un homme qu'elle aimait tendrement.
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Par Mathoo Sims le 25 Février 2015 à 08:51
Alors que du rez-de-chaussée s'échappaient les éclats de joie et les applaudissements aux jeunes mariés, Cosmo s'était réfugié au deuxième étage du manoir, et serrait avec tendresse sa fille dans ses bras. Il voulait oublier. Oublier ce mariage, oublier que celle qu'il aimait en avait choisi un autre, oublier qu'elle se liait pour la vie à cet autre.
Après la nuit de festivités, Théodore fut au matin le premier levé. Encore en tenue de nuit, il entendit des cris provenant du deuxième étage du manoir. Suivant les cris jusqu'à leur source, il découvrit ainsi ce petit être dont Melody lui avait parlé. Cet enfant d'un autre. Il s'approcha sans mot dire du berceau, hésitant sur la conduite à adopter.
Mais lorsqu'il tendit la tête, la petite Lenore cessa ses vagissements et commença à remuer et babiller, un grand sourire se dessinant sur son visage. Attendri jusqu'au plus profond de lui-même, Théodore ne sentit même pas son hésitation disparaître, et le plus naturellement du monde il prit l'enfant dans ses bras pour lui offrir ce qu'il réclamait. "Elle est la fille de la femme que j'aime, et probablement la demi-sœur de mes futurs enfants." Cette évidence s'imposait désormais clairement à son esprit, et il se sentit un peu idiot d'avoir hésité sur sa conduite.
Il alla même jusqu'à faire prendre un bain à la petite, qui gigotait et riait aux éclats au milieu des bulles multicolores.
Plus tard dans la journée, il fit la connaissance de Léto et Zeus, le couple de chats de Melody.
Sa place aux nombreuses responsabilités dans les affaires lui prenait également beaucoup de temps, surtout après le mariage. Il ne pouvait se permettre de laisser sa compagnie sans dirigeant pendant trop longtemps.
Cosmo, quant à lui, s'était réfugié dans sa serre. Les deux hommes craignaient cette journée, craignaient leur rencontre. Aucun ne connaissait vraiment l'autre. Ils savaient simplement qu'ils avaient en commun leur amour pour l'héritière des Owlblood ainsi que le contrat étrange qu'ils avaient accepté pour vivre avec elle.
Et finalement, par hasard, la rencontre eut lieu en fin de journée. Après être restés un moment silencieux, mutuellement gênés, Théodore demanda simplement : "Alors... C'est vous ?" "Oui, c'est moi." répondit Cosmo. S'ensuivit une conversation au terme de laquelle tous deux durent se rendre à l'évidence : aucun des deux n'avait quoi que ce soit à reprocher à l'autre. Dans leur situation, ils ne deviendraient pas de grands amis, mais en honnêtes hommes ils pourraient compter l'un sur l'autre pour assurer la stabilité du foyer.
Si elle n'avait forcé la main à aucun des deux hommes, Melody était soulagé de voir que les deux hommes de sa vie cohabiteraient pacifiquement sous le même toit. L'un comme l'autre étaient des piliers dans sa vie, et Melody n'aurait pas supporter de devoir se séparer de Cosmo ou de sa fille.
Et cette journée d'apaisement s'acheva sur une joyeuse surprise : Melody était de nouveau enceinte ! Et bien sûr, de Théodore, aucun doute n'était permis.
Le lendemain, toute la nouvelle famille partit à la découverte du festival de printemps fraîchement installé en ville. Se pliant au jeu de la superstition, Théodore tenta sa chance à la machine de l'amour, qui lui annonça un bon taux de sentiments entre Melody et lui, ce qui suffit à le rendre gai comme un pinson.
Pour la jeune génération des Owlblood, cette journée fut véritablement placée sous le signe de la joie et de l'amusement. Melody sentit la pression se relâcher après les derniers évènements : elle était mariée, la descendance était doublement assurée et Cosmo comme Théodore s'étaient très bien accommodé de leur triangle amoureux.
Avec la présence et l'agitation innocente de la petite Lenore, le manoir semblait enfin sortir du long sommeil dans lequel le départ de Dorian et ses fils l'avait plongé. La vie et la joie étaient revenues dans ses entrailles de pierres, Melody avait à cœur de stimuler la joie de son aînée.
Ce petit être plein de vie avait changé sa vie plus profondément qu'elle n'aurait su le dire. Avec les récents évènements, le voile qui semblait l'entourer depuis son adolescence commençait à se dissiper, et lorsqu'elle tenait sa fille contre elle, Melody entrevoyait un avenir radieux.
Pour se préparer au mieux à cette nouvelle grossesse, Melody se replongea dans les livres qui l'avaient si bien aidée la première fois.
Le jour suivant marqua le premier anniversaire de la petite Lenore. Fatiguée par ces grossesses successives, Melody organisa cette fois-ci quelque chose de simple.
Et c'est ainsi que Lenore devint une charmante bambine, au milieu de joyeuses étincelles. A la surprise générale, elle avait hérité de la couleur de cheveux de son arrière-arrière-grand-mère, Bianca Monty !
Alors que la pleine lune illuminait Midnight Hollow de sa lumière si particulière, Cosmo se faisait une joie de chahuter avec sa fille. Même Brunehilde, la vieille gouvernante, semblait se dérider !
Pressé de donner une bonne éducation à sa fille unique, Cosmo se mit aussitôt à lui apprendre l'art du langage.
Mais cet apprentissage fut interrompu par un évènement inattendu : Melody allait accoucher ! Sous le coup de la fatigue, Cosmo céda à la panique une nouvelle fois.
C'est avec une dignité et une maîtrise de soi digne de ses ancêtres que Melody descendit les marches du manoir pour se rendre à l'hôpital.
Et elle en revint portant dans ses bras une deuxième petite sorcière du nom d'Adélaïde ! La petite semblait déjà être virtuose et grognonne. Épuisée par l'accouchement, Melody se laissa tomber dans le rocking-chair de la nurserie, tenant dans ses bras sa fille cadette.
Dès le jour suivant, comme pour faire mine d'ignorer cet enfant qui n'était pas le sien, Cosmo se remit à la tâche commencé la veille : apprendre à parler à sa fille.
Mais la petite Lenore préférait largement jouer avec les chats de sa mère, qui timidement venaient renifler ce petit être dont les exclamations de joie retentissaient dans le manoir.
Profitant de son jour de congé, Cosmo emmena sa fille à la découverte du jardin et de ses multiples attractions. Le jouet à bascule mi-cheval mi-triton plut beaucoup à l'enfant, qui s'extasiait de découvrir pour la première fois le monde extérieur.
Melody, quant à elle, était retournée au grimoire d'alchimie familiale. Sa compétence progressait, et elle perçait chaque jour de nouveaux secrets.
En rentrant du travail, Théodore découvrit avec émotion son premier enfant. Pour lui qui dans quelques jours allait devenir senior, cette petite fille lui semblait être une étoile filante tombée du ciel.
Ce jour-là, Cosmo et Théodore surent que peu importe les différents qui pouvaient les animer, ils cohabiteraient sans problème au manoir et veilleraient mutuellement sur leur étrange famille.
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