Alors que du rez-de-chaussée s'échappaient les éclats de joie et les applaudissements aux jeunes mariés, Cosmo s'était réfugié au deuxième étage du manoir, et serrait avec tendresse sa fille dans ses bras. Il voulait oublier. Oublier ce mariage, oublier que celle qu'il aimait en avait choisi un autre, oublier qu'elle se liait pour la vie à cet autre.

Après la nuit de festivités, Théodore fut au matin le premier levé. Encore en tenue de nuit, il entendit des cris provenant du deuxième étage du manoir. Suivant les cris jusqu'à leur source, il découvrit ainsi ce petit être dont Melody lui avait parlé. Cet enfant d'un autre. Il s'approcha sans mot dire du berceau, hésitant sur la conduite à adopter.

Mais lorsqu'il tendit la tête, la petite Lenore cessa ses vagissements et commença à remuer et babiller, un grand sourire se dessinant sur son visage. Attendri jusqu'au plus profond de lui-même, Théodore ne sentit même pas son hésitation disparaître, et le plus naturellement du monde il prit l'enfant dans ses bras pour lui offrir ce qu'il réclamait. "Elle est la fille de la femme que j'aime, et probablement la demi-sœur de mes futurs enfants." Cette évidence s'imposait désormais clairement à son esprit, et il se sentit un peu idiot d'avoir hésité sur sa conduite.

Il alla même jusqu'à faire prendre un bain à la petite, qui gigotait et riait aux éclats au milieu des bulles multicolores.

Plus tard dans la journée, il fit la connaissance de Léto et Zeus, le couple de chats de Melody.

Sa place aux nombreuses responsabilités dans les affaires lui prenait également beaucoup de temps, surtout après le mariage. Il ne pouvait se permettre de laisser sa compagnie sans dirigeant pendant trop longtemps.

Cosmo, quant à lui, s'était réfugié dans sa serre. Les deux hommes craignaient cette journée, craignaient leur rencontre. Aucun ne connaissait vraiment l'autre. Ils savaient simplement qu'ils avaient en commun leur amour pour l'héritière des Owlblood ainsi que le contrat étrange qu'ils avaient accepté pour vivre avec elle.

Et finalement, par hasard, la rencontre eut lieu en fin de journée. Après être restés un moment silencieux, mutuellement gênés, Théodore demanda simplement : "Alors... C'est vous ?" "Oui, c'est moi." répondit Cosmo. S'ensuivit une conversation au terme de laquelle tous deux durent se rendre à l'évidence : aucun des deux n'avait quoi que ce soit à reprocher à l'autre. Dans leur situation, ils ne deviendraient pas de grands amis, mais en honnêtes hommes ils pourraient compter l'un sur l'autre pour assurer la stabilité du foyer.

Si elle n'avait forcé la main à aucun des deux hommes, Melody était soulagé de voir que les deux hommes de sa vie cohabiteraient pacifiquement sous le même toit. L'un comme l'autre étaient des piliers dans sa vie, et Melody n'aurait pas supporter de devoir se séparer de Cosmo ou de sa fille.

Et cette journée d'apaisement s'acheva sur une joyeuse surprise : Melody était de nouveau enceinte ! Et bien sûr, de Théodore, aucun doute n'était permis.

Le lendemain, toute la nouvelle famille partit à la découverte du festival de printemps fraîchement installé en ville. Se pliant au jeu de la superstition, Théodore tenta sa chance à la machine de l'amour, qui lui annonça un bon taux de sentiments entre Melody et lui, ce qui suffit à le rendre gai comme un pinson.

Pour la jeune génération des Owlblood, cette journée fut véritablement placée sous le signe de la joie et de l'amusement. Melody sentit la pression se relâcher après les derniers évènements : elle était mariée, la descendance était doublement assurée et Cosmo comme Théodore s'étaient très bien accommodé de leur triangle amoureux.

Avec la présence et l'agitation innocente de la petite Lenore, le manoir semblait enfin sortir du long sommeil dans lequel le départ de Dorian et ses fils l'avait plongé. La vie et la joie étaient revenues dans ses entrailles de pierres, Melody avait à cœur de stimuler la joie de son aînée.

Ce petit être plein de vie avait changé sa vie plus profondément qu'elle n'aurait su le dire. Avec les récents évènements, le voile qui semblait l'entourer depuis son adolescence commençait à se dissiper, et lorsqu'elle tenait sa fille contre elle, Melody entrevoyait un avenir radieux.

Pour se préparer au mieux à cette nouvelle grossesse, Melody se replongea dans les livres qui l'avaient si bien aidée la première fois.

Le jour suivant marqua le premier anniversaire de la petite Lenore. Fatiguée par ces grossesses successives, Melody organisa cette fois-ci quelque chose de simple.

Et c'est ainsi que Lenore devint une charmante bambine, au milieu de joyeuses étincelles. A la surprise générale, elle avait hérité de la couleur de cheveux de son arrière-arrière-grand-mère, Bianca Monty !

Alors que la pleine lune illuminait Midnight Hollow de sa lumière si particulière, Cosmo se faisait une joie de chahuter avec sa fille. Même Brunehilde, la vieille gouvernante, semblait se dérider !

Pressé de donner une bonne éducation à sa fille unique, Cosmo se mit aussitôt à lui apprendre l'art du langage.

Mais cet apprentissage fut interrompu par un évènement inattendu : Melody allait accoucher ! Sous le coup de la fatigue, Cosmo céda à la panique une nouvelle fois.

C'est avec une dignité et une maîtrise de soi digne de ses ancêtres que Melody descendit les marches du manoir pour se rendre à l'hôpital.

Et elle en revint portant dans ses bras une deuxième petite sorcière du nom d'Adélaïde ! La petite semblait déjà être virtuose et grognonne. Épuisée par l'accouchement, Melody se laissa tomber dans le rocking-chair de la nurserie, tenant dans ses bras sa fille cadette.

Dès le jour suivant, comme pour faire mine d'ignorer cet enfant qui n'était pas le sien, Cosmo se remit à la tâche commencé la veille : apprendre à parler à sa fille.

Mais la petite Lenore préférait largement jouer avec les chats de sa mère, qui timidement venaient renifler ce petit être dont les exclamations de joie retentissaient dans le manoir.

Profitant de son jour de congé, Cosmo emmena sa fille à la découverte du jardin et de ses multiples attractions. Le jouet à bascule mi-cheval mi-triton plut beaucoup à l'enfant, qui s'extasiait de découvrir pour la première fois le monde extérieur.

Melody, quant à elle, était retournée au grimoire d'alchimie familiale. Sa compétence progressait, et elle perçait chaque jour de nouveaux secrets.

En rentrant du travail, Théodore découvrit avec émotion son premier enfant. Pour lui qui dans quelques jours allait devenir senior, cette petite fille lui semblait être une étoile filante tombée du ciel.

Ce jour-là, Cosmo et Théodore surent que peu importe les différents qui pouvaient les animer, ils cohabiteraient sans problème au manoir et veilleraient mutuellement sur leur étrange famille.

Moi je m'appelle Sara, et mon papa il dit que je suis une petite fille très bavarde. Alors il m'a dit de raconter ce que je voulais dire à Nounours. J'aime bien Nounours, il est tout doux et tout mou !

Ces derniers jours mon Papy Grim était très triste, à cause de la mort de ma Mamie Alicia. Je le voyais souvent pleurer devant la pierre sur laquelle est inscrit son nom.

Mon Papa à moi aussi était tout triste. En même temps c'est normal, Mamie Alicia c'était sa maman !

Alors du coup Amandine a emmené Papa dans la fusée. Amandine c'est l'amoureuse de mon Papa, mais c'est pas ma maman. Elle est chouette, Amandine.

Moi je voulais regarder la fusée décoller, vu que des fusées décoller, j'en ai jamais vu ! Mais Papa n'a pas voulu que je regarde, je sais pas pourquoi...

J'aime beaucoup Amandine, même si c'est pas ma maman. Au parc, quand on joue aux pirates, elle fait le monstre marin, c'est rigolo ! Mais quand elle fait cette tête-là, j'ai un peu peur pour elle, vu qu'il paraît qu'elle est pas bien dans sa tête...

J'aime aussi beaucoup mes deux frères, Hugo et John. Papa m'a expliqué qu'on était né le même jour, presque en même temps, mais pas de la même maman. On prend souvent notre petit-déjeuner le matin, avant d'aller à l'école.

Parfois, je petit-déjeune avec mon Papy Grim. Je l'aime bien aussi, mon Papy. Il a des beaux cheveux argentés. Il ne parle jamais beaucoup, mais on sent dans son regard tout l'amour qu'il nous porte, et ça me donne toujours envie de lui faire des bisous !

Une fois rentrés de l'école, Amandine nous surveille pour qu'on fasse bien nos devoirs. On n'a pas le droit d'aller jouer dehors tant que c'est pas fait, mais comme elle nous aide aussi, ça va plus vite !

Mais dès qu'elle s'éloigne, j'en profite pour faire des grimaces, ça fait rigoler John et c'est bien plus marrant que les devoirs !

L'autre soir, quand on mangeait la même chose que 48h plus tôt au petit-déjeuner, j'ai raconté une blague sur les crottes de nez à Hugo. Il a trouvé ça cracra, il a fait une tête trop marrante !

L'autre jour, j'ai rencontré une jolie dame aux cheveux noirs. C'était ma maman ! Moi j'étais contente de la rencontrer enfin, mais j'ai bien vu qu'au début elle, elle était gênée de me voir... Alors je lui ai fait un grand sourire, et je lui ai raconté ma meilleure blague ! Pas celle des crottes de nez, parce que c'est vrai qu'elle est cracra...

Et puis au bout d'un moment, je n'ai pas pu m'empêcher de lui demander, d'une petite voix : "Dis maman, pourquoi tu ne vis pas avec nous ? Tu ne veux pas de moi ?" Emue, elle m'a pris dans ses bras et m'a chuchoté : "Mais bien sûr que je veux de toi ma petite chérie ! C'est juste que je suis très fâchée contre ton papa, et à cause de ça je ne peux pas vivre avec vous. Mais souviens-toi toujours que je t'aime !" Moi je voudrais bien que ma maman et Papa se réconcilient.

Mais je vois bien que Papa et Amandine sont très amoureux. Dès qu'ils sont tous les deux, ils deviennent bizarres, rigolent pour rien et ont des paillettes dans les yeux. Et je vois bien que Papa est tout tendre avec elle, et elle avec lui.

"Mais c'est pas grave ma puce, je t'aime gros comme ça moi ! Et je sais qu'Amandine aussi t'aime beaucoup !" m'a-dit Papa lorsque je lui ai raconté ma rencontre avec ma maman, et ça m'a fait un peu chaud au cœur.

En tout cas, depuis ce jour-là, j'ai redoublé d'efforts à l'école. Je veux devenir très intelligente, comme ça quand je serai grande je serai détective ou médecin, et ma maman sera fière de moi, et on ne sera plus jamais séparées !

J'ai même essayé de convaincre John de faire pareil ! "Tu verras, c'est trop bien d'être policier ! Tu arrêtes des voleurs et tout ! Hein Papa que c'est trop bien ?" Mais il a pas eu l'air convaincu...

Faut dire qu'avec John, c'est pas comme avec Hugo. Hugo, c'est un peu mon frère jumeau. Déjà, on est tout les deux bruns. Des fois, j'ai l'impression qu'il pense pareil que moi, et qu'on a pas besoin de parler. Et puis on adore s'embêter !

Mais en fait, je l'adore Hugo ! Même que quand je serai grande et que j'habiterai avec ma maman, eh ben lui aussi il habitera avec nous !

Aujourd'hui, comme il faisait beau on a eu le droit d'aller au parc !

C'est comme ça que j'ai fait connaissance avec Grand-Grand-Mamie ! J'étais toute impressionnée, elle est sacrément belle la mamie de Mamie Alicia !

Les garçons ont trouvé un tas d'ordure, et ils ont passé un moment à jouer dedans. Beuuuurk, c'est cracra les garçons en fait...

Plus important, j'ai rencontré mon mari. Je jouais tranquillement dans la cage aux poules, quand tout d'un coup crac-boum ! Coup de foudre ! Je l'ai vu lui, un blondinet avec des yeux couleur du ciel. J'ai failli en perdre l'équilibre ! Il est beau, quand je serai grande ce sera mon mari et on aura plein de bébés ensemble !

Et là, je sais pas pourquoi, impossible de lui parler. D'habitude j'adore parler, mais là rien ne voulait sortir ! J'avais pas l'air bête ! On a joué aux pirates ensemble, mais j'ai même pas réussir à savoir son prénom, à mon petit blond ! Flûte de flûte, Nounours ! Mon mariage tombe à l'eau ! Malheur de malheur, le reverrais-je ?

Je suis en train de me battre avec un ours... Mais comment en est-on arrivé là ?

Quelques jours plus tôt, Sara me confiait qu'un garçon qu'elle appelait Monmari (étrange, comme nom de famille...) et qu'elle venait de rencontrer, était en fait l'homme chauve-souris dont les informations parlaient tant.

Ma bien-aimée Amandine discutait tranquillement avec mon cousin Harry, le fils de Tante Sonia, devenu un adolescent, qui avait l'air de fortement apprécier la compagnie de ma douce et tendre...

Tout commença à déraper le lendemain matin, lorsque Amandine m'attaqua à coups de lingerie sexy. "Alooooooors... Comment tu me trouuuuuuves, m'amour ?"

Je n'eus pas besoin d'aller chercher la réponse bien loin...

Et c'est pour amener une touche de nouveauté que le soir même j'ai emmené toute ma tribu dans un confortable chalet à Granite Falls pour deux jours. Seul Père était resté au manoir. "Pour garder les hortensias !" avait-il dit. Je crois surtout que les jours passant, il ne supportait plus d'être séparé de la tombe de Mère...

Inspiré par l'air vivifiant de la montagne, je me lançai dans une histoire palpitante de pirates, de trésor maudit et de pourparlers. "Et alors le capitaine Jack Sparsim ordonna de déployer le pavillon noir de son vaisseau maudit, le Black Prisme, pour attaquer le vaisseau de son rival Barbe-Verte !"

"Oh m'amour, quelle bonne idée, ce séjour !" S'écria Amandine avant de se jeter sur moi. Je ne savais pas que les histoires de pirates faisaient cet effet aux femmes, c'est à noter...

Les petits aussi avaient l'air ravis, même s'ils semblaient découvrir que le feu, ça brûle... Sara essaya bien de griller un marshmallow, mais elle ne réussit qu'à le faire brûler...

Le lendemain matin, toute la famille était prête pour partir à la découverte des joies de la nature !

D'ailleurs, à peine les brochettes de fruit furent-elles englouties, qu'en bon père de famille j'emmenais mes fils à la pêche !

"Papa ! Regarde ce que j'ai attrapé !" "Euh, c'est bien Hugo, mais ce n'est pas un poisson, ça... Et je t'interdis de ramener ça à la maison !" "Ooooh, c'est pas juste..."

Pendant ce temps, Amandine, toujours à la recherche de nouvelles rencontres, tapait la discute avec le garde-champêtre. "Et vous vivez tout le temps ici, Monsieur le garde-champêtre ?" "Et quelle est la différence entre le saumon blanc et le saumon rose, Monsieur le garde-champêtre ?" "Pourquoi pi est égal à 3,14, Monsieur le garde-champêtre ?" "Pour la dernière fois, Madame, je suis garde-forestier, pas garde-champêtre !"

Sara, elle aussi toujours en quête de nouvelles rencontres, était tombée non pas sur un os mais sur un ours ! Comme toujours, ma petite chérie entreprit amicalement de converser avec le seigneur de ces bois.

Mais la bête se montra nettement moins amical que ma belle, et sans raison, se mit à l'effrayer et à la menacer !

Sara essaya bien de riposter, mais en vain... Il faut dire qu'elle restait apeurée face à son interlocuteur amateur de miel.

Alerté par les cris de ma fille, j'ai accouru aussi vite que j'ai pu pour faire comprendre à cet ours mal léché que ce n'est pas une façon de se comporter avec les enfants !

Et c'est ainsi que je me retrouve à me battre avec un ours... Et je sens que je ne suis pas en train de gagner... Aouch !

Une fois à l'abri à l'intérieur du chalet, une surprise attendait Sara : le ventre d'Amandine s'était arrondi ! Et les brochettes de fruits n'étaient pas en cause...

Pour ma part, j'avais été mis dans la confidence non pas sur l'oreiller, mais sur les toilettes, à peine le test de grossesse effectué... Ce petit brin de folie, ça fait partie de ce que j'aime chez mon Amandine ! Même si c'est pas en papotant sur le siège des toilettes qu'on va entretenir la flamme de l'amour...

En parlant de flamme, lorsque pour la première fois Sara pose délicatement ses mains sur le bedon en pleine expansion d'Amandine, on pouvait clairement voir des étincelles d'émotion dans ses yeux. Un nouveau membre dans la famille, voilà qui avait de quoi la réjouir ! Et sentir ce petit être en devenir bouger sous ses mains, c'était à ses yeux formidable !

John également fut très intéressé par ce qui se cachait dans le ventre de sa mère. Monsieur moulin-à-paroles y voyait sans doute déjà un nouvel interlocuteur et la possibilité infinie de raconter tout et n'importe quoi...

Le lendemain matin, ma petite étincelle était encore sous le coup des émotions de la veille. A peine avais-je passé la pointe du bout de l'extrémité du petit orteil hors du lit qu'elle vint se blottir contre moi. A voix basse, elle me dit : "Tu sais Papa, hier soir quand tu es arrivé, je n'ai plus eu peur. Et je suis tellement heureuse que Maman Amandine attendes un bébé ! Tu crois que moi aussi, je vais avoir un bébé ?" "Euuuh, il faudra attendre encore un peu, mon étincelle..."

Dans la cuisine, Amandine était déjà affairée à raconter ses dernières aventures à... au mur je crois... "Et là CRAC BOUM ! L'autre qui me sort qu'il est pas garde-champêtre mais garde-forestier ! Tu te rends compte du truc ?"

Le reste de la journée fut passée au grand air. Jeu de lancer de fer à cheval (auquel je suis arrivé dernier)...

Et chasse aux papillons pour Hugo. Qui comme son père semble avoir besoin de lunettes...

Et en rentrant le soir à la maison... "Haaan, mais Papa ?!!! Elle est passée où la maison ?!!" "Eeeeh bien oui, les enfants, nous en avons discuté avec Amandine et votre grand-père, et l'ancien manoir était trop coûteux à entretenir alors qu'il n'était même pas fini. Si l'on ne voulait pas se retrouver à la rue, il n'y avait pas 36 solutions... Alors on a profité de ce séjour à Granite Falls pour détruire et reconstruire. Bienvenue dans le nouveau Manoir des Owlblood !"

Face à l'impatience d'un bon nombre d'entre vous, voici une petite visite du nouveau manoir de la famille Owlblood ! Je vous avoue que j'ai fait ça assez rapidement, et avec le recul je pense qu'un certain nombre de choses vont changer au fur et à mesure (ne serait-ce que le jardin qui se limite au strict minimum). Certaines pièces sont d'ailleurs encore à moitié vides... (Cliquez sur les images pour agrandir)

RDC

1er ETAGE

2e ETAGE/GRENIER

Nous nous apprêtions donc à pousser les portes de notre nouveau manoir familial, alors que la journée s'achevait...

Lorsque soudainement, Père fut pris d'un malaise...

Et on le vit s'effondrer, comme si sans celle qu'il aimait, son corps refusait de passer le seuil de cette nouvelle demeure...

Nous vîmes alors la funèbre silhouette apparaître... Un ancien collègue de Père, j'imagine...

Et sans pitié, il abattit sa terrible faux sur Père, comme il l'avait fait quelques jours auparavant sur Mère... "Il nous quittait nous, mais au moins eux étaient-ils réunis, à jamais..." ai-je pensé avec nostalgie.

Ce fut donc le cœur empli de tristesse que nous inaugurâmes notre nouvelle maison. Hugo et Sara se précipitèrent sous leurs draps...

John, lui, serra fort contre lui le gros nounours, dans l'espoir que la douceur de sa fourrure atténuerait son chagrin...

Le lendemain matin, les esprits étaient encore marqués. "Dis Mamandine, c'est vrai que je reverrai jamais plus Grand-Père Grim ?" s'inquiéta ma petite Sara.

"Oui, mais tu sais ma Sara, tant que tu garderas son souvenir dans ton cœur, il sera toujours près de toi !"

Au petit-déjeuner en famille, Amandine tenta bien de réchauffer l'atmosphère par quelques grimaces, mais ce fut peine perdue, les visages ne se déridèrent pas...

Après avoir emmené les enfants à l'école, Amandine se rendit au Magnolia Blossom Parc pour se changer les idées et voir de nouvelles têtes, qui, elle l'espérait, ne la feraient pas (la tête).

Malheureusement, son escapade fut de courte durée et elle se vit contrainte par les premières contractions de revenir au manoir au plus vite !

Et c'est ainsi que naquit notre petit William !

Une mort et une naissance en à peine 24 heures... Mon cœur était partagé entre la tristesse d'avoir perdu mon père et la joie d'avoir trouvé un fils.

Malheureusement, du côté des triplés, la tristesse était encore belle et bien là... Même les dessins animés qu'ils aimaient tant de parvinrent pas à leur décrocher un sourire, pas la moindre petite risette, pas le plus petit haussement de commissure...

Encore que Sara, toujours aussi papillonnante et bienveillante, fut aux anges lorsqu'elle découvrit son petit frère, et se mit aussitôt à lui raconter sa vie en long, en large et en travers.

John quant à lui était plus... perplexe face à ce colis de cigogne. Il ne dit rien, mais je savais qu'il avait peur que ce nouveau-né ne monopolise notre attention.

Il tenta même d'entraîner son frère dans quelque sombre cabale visant à mettre ce rival potentiel hors-course. "Non mais là il est pas très impressionnant, mais tu vas voir que bientôt il va manger nos bonbons et piquer nos jouets ! Il faut faire quelque chose ! Et j'ai ma petite idée..."

Heureusement Hugo n'était pas de cet avis, et John ne trouva pas en son besson l'allié espéré... Il faut dire que William savait nous faire fondre, avec ses risettes et ses éclats de rire innocents. Et nous en avions bien besoin...

Mère de famille aussi bien que femme active, Amandine pensait à sa carrière. Et pour avancer dans la pègre, il fallait jouer des tours aux autres habitants. Oui, ça fait peur... Elle m'entraîna donc une matinée où j'étais en congé à la Bibliothèque municipale.

"Hey, Waltou-chou ! Regarde comme il est grand ce télescope !" "Euuh, mais, tu es sûre qu'on a le droit ?" "Ouiii, allez, viens ! On peut rentrer à deux !"

En rentrant nous retrouvâmes notre petite Sara en pleurs devant les tombes de ses aïeux. Visiblement, le décès de Père avait encore du mal à passer...

Aussitôt, je décidais de prendre les choses en main, et comme l'étude est la meilleure voie de la paix intérieure (dixit Simcéron), je l'encourageais sur cette voie. "Tu sais ma princesse, même si Grand-Père te manque énormément, il aurait été triste de te voir aussi peinée. Il ne faut pas que ta vie s'arrête ! Pense à tout ce que tu as encore à découvrir !"

Amandine y alla aussi de ses encouragements (enfin je crois). "Allez p'tite choupette ! On se laisse pas abattre ! Haut les mains et haut les cœurs ! Houulà... j'ai un haut-le-cœur..."

Et pour être sûr que la leçon rentre bien, je servis le même discours aux garçons.

Heureusement, William était une source de joie pour Sara, mais aussi parfois d'angoisse. "Oh non petit bébé ! Pleure pas ! J'ai rien fait ! Tout doux !"

"Ne t'inquiète pas ma princesse, il veut juste son biberon. Ouh le gentil Wi-wi à son papa qui va boire tout son bon lolo !" Je fis semblant de ne pas entendre John glisser à son frère dans mon dos : "Je t'avais bien dit qu'il allait rendre Papa et Maman cinglés !"

Il faut reconnaître qu'il n'avait pas tout à fait tord, notre petit blond. Amandine avait parfois des attitudes étranges... Comme une lionne prête à défendre son petit face à une menace... invisible.

Finalement, le temps fut venu pour William de devenir un enfant...

Et nous découvrîmes ainsi un petit blond adorant la nature et ambitionnant d'être un prodige artistique. Scores blonds VS bruns : 2 partout.